/ BIOGRAPHIE /
Christian Boltanski est né à Paris le 6 septembre 1944, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est essentiellement autodidacte. Il a commencé son travail artistique à 14 ans. Fils de mère chrétienne et de père juif, les traces de l’Holocauste font partie de sa mémoire de son œuvre, axée sur des sujets liés à l’identité et à la tension singulière entre la vie et la mort, aussi bien à partir de l’autobiographique que par l’addition de petites histoires individuelles. La mémoire et les archives sont les deux coordonnées qui traversent son œuvre. Les traces plus éphémères de la vie, ses signaux plus triviaux comme l’inclusion d’un nom dans un répertoire téléphonique ou les photos de famille, se répliquent en quantité dans chacune des histoires anonymes qui peuplent le monde. Ce sont quelques uns des matériaux de son travail, présentés comme des témoignages de vie, chacun avec sa singularité mais à la fois avec un proximité à autrui. Entre 1969 et 1971 il a commencé à reconstruire son enfance sur la base de photographies. Au début des années 80, Boltanski avance de l’autobiographique aux histoire collectives, et il commence à employer de photos de personnes anonymes.
Quelques œuvres préalables:
La chambre ovale (The Oval Room), 1967
L’Homme qui tousse (The Coughing Man), 1969
Essai de reconstitution (Trois tiroirs) [Attempt at Recreation (Three Drawers)], 1970-1971
Vitrine de référence (Vitrine of Reference), 1971
Saynètes comiques (Comic Vignettes), 1974
Composition théâtrale (Theatrical Composition), 1981
Les archives de C.B. (C. Boltanski Archives), 1965-1988, 1989
Réserve (Reserve), 1990
/ Christian Boltanski /
1944 Le 6 septembre il naît à Paris.
1958
Boltanski commence à travailler dans les premières peintures, à caractère figuratif. Vers 1967 il passe à travailler sur des supports plus expérimentaux et des nouveaux média.
1966
Une rencontre avec Jean Le Gac lui ouvre le monde de l’exploration dans le cinéma. Ils travaillent ensemble pour plusieurs années.
1968
Il fait sa première exposition personnelle au Théâtre du Ranelagh (Paris) ; il réalise des expériences avec des poupées rudimentaires, des films, etc. Une œuvre qui condense cette période est La Vie Impossible de Christian Boltanski.
1969
Il publie son premier livre : Recherche et présentation de tout ce qui reste de mon enfance, 1944-1950, à caractère fortement autobiographique, qui signale la nature de son travail.
1970
Il commence à travailler à la série Vitrines de Référence.
1972
Première exhibition à la Documenta 5 de Kassel, dans la section “Individual Mythologies”.
1975
Après son travail autobiographique de 1974, sa série Saynètes Comiques, il passe à explorer les codes culturels et les clichés (il ajoute des portraits divers qui montrent ces lieux communs, comme par exemple ceux des lunes de miel à Vénice).
1977
Il travaille sur ses Compositions, des formats divers avec des photographies intervenues.
1984
Première Rétrospective, au Musée national d’art moderne de Paris. À cette occasion il expérimente avec d’autres dimensions qui étendent son travail. Cette exhibition est organisée en deux section, une autobiographique (avec ses documents et archives) et une autre photographique (de grandes séries de photos).
1985
Il commence à travailler à Monuments. Les sujets photographiés dans ce cas sont des visages anonymes, présentés comme des constellations, légèrement illuminés avec de petites lumières.
1986
Invitée par la Biennale de Vénice, il intervient le secteur d’une vieille prison, le Palazzo delle Prigione.
1987
Il participe à la Documenta 8 de Kassel avec un travail sur l’Holocauste.
1988
Pour la première fois des vêtements apparaissent comme des matériels dans ses travaux.
1990
Il entreprend son œuvre Les Suisses morts, série pour laquelle il emploie des photographies des obituaires des journaux suisse. Il choisit les suisses puisque, dans ses propres mots : they « have no reason – or at least historical reason – to die ». Ce travail se centre sur le problème de la mort en général, au-delà de situations particulièrement traumatiques comme l’Holocauste.
1998
Exhibition Dernières années, au Musée d’Art moderne de la ville de Paris. Il avance ici avec l’idée de comment rendre présent l’absence (comment la présence et l’absence interviennent dans la mémoire).
2003
Exposition Entre-temps, á la Galerie Yvon Lambert de Paris. Boltanski reprend dans ce cas les sujets autobiographiques.
2004-2011
Longue exhibition de son Théâtre d’ombres au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme de Paris. Il travaille à différentes villes, il intervient des bâtiments historiques comme par exemple des églises désaffectées. Il collabore pour des théâtres d’opéra, avec Jean Kalman et le directeur Andrea Bretz. Simultanément, son œuvre plastique devient plus théâtrale et narrative, en avançant sur le concept d’œuvre d’art totale centrée sur un thème spécifique : le temps, la mémoire, l’humanité, la vie et la mort. Entre ces derniers travaux il faut mentionner Chance, présenté à la Biennale de Vénice de 2011.