¿QU’EST-CE QUE ?

Le projet organisé par le MUNTREF,le Musée de l’Université nationale de Tres de Febrero, est né à Paris, en 2010, à partir du dialogue entamé entre la commissaire de l’exposition, Diana B. Wechsler, et l’artiste. Cette échange a mené à une recherche sur ses travaux et à un suivi de son parcours, depuis sa présence dans les collections permanentes comme celle du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, par exemple, aux interventions particulières, en différents espaces et villes.

L’intérêt éveillé par ce dialogue a donné lieu à une invitation pour penser une exposition pour le MUNTREF et donc connaître Buenos Aires. La visite de Boltanski, en novembre 2011, a été une « visite guidée » par la commissaire. Il a parcouru certains espaces choisis en fonction de leur intérêt éventuel pour engendrer des idées menant à des nouveaux projets, ayant connaissance de sa ligne de travail basée sur les concepts de mémoire et d’archives.

Le résultat de cette visite est ce format singulier d’exposition, avec un certain caractère de procession, puisqu’elle s’étale sur différents sites de Buenos Aires, entre la banlieue et deux zones emblématiques de notre ville – Puerto Madero et San Telmo.

est un projet pensée en deux étapes successives. La première, du 8 juillet à la première semaine de novembre, avec l’emplacement des Archives du Cœur, Studio D’Enregistrement, à l’espace de Tecnópolis. La deuxième c’est le projet éclaté, avec la présentation multiple et simultanée de plusieurs installations de l’artiste français à Buenos Aires, parmi lesquelles deux nouveaux travaux conçus comme installations site specific, exclusivement pour cette occasion.

MÉMOIRE ET ARCHIVES DANS L’ŒUVRÉ DE BOLTANSKI

Cette artiste contemporain développe, depuis les années 60, une œuvre puissante axée sur des thèmes liés à l’identité et à la tension singulière entre la vie et la mort, que ce soit à partir de l’autobiographique ou de l’addition de petites histoires individuelles. La mémoire et les archives sont les coordonnées qui traversent son travail. Les traces plus éphémères de la vie, ses signaux plus triviaux comme l’inclusion d’un nom dans un répertoire téléphonique ou les photos de famille, se répliquent en quantité dans chacune des histoires anonymes qui peuplent le monde. Ce sont quelques-uns des matériaux de son travail, présentés comme des témoignages de vie, chacun avec sa singularité mais à la fois avec une proximité à autrui. Entre 1969 et 1971 il commence à reconstruire son enfance sur la base de photographies. Au début des années 80 Boltanski passe de l’autobiographique aux histoires collectives, en partant de photos de personnes anonymes. Les supports de sa proposition artistique vont d’énormes répertoires de photographies à des montages de théâtre et à toute sorte d’installation qui puisse atteindre le public, dans la recherche de cette dimension singulière et en même temps anonyme de l’existence humaine.

Considérant ces lignes de travail qui ont traversée son projet créateur, Boltanski, après les visites faites en occasion de son séjour à Buenos Aires, a choisi d’intervenir deux espaces d’un singulière prégnance pour notre mémoire culturelle: l‘HOTEL DE INMIGRANTES, auquel sont arrivés des milliers d’hommes et de femmes attirés par la possibilité de recommencer une vie dans cet endroit du monde, et l’ancienne BIBLIOTHÈQUE NATIONALE, qui a été dirigée par Jorge Luis Borges, parmi d’autres intellectuels remarquables. Il présente également dans l’espace du MUNTREF, Musée d’Art de l’UNTREF, une sélection de travaux qui mettront à disposition du public d’autres pièces clé de son œuvre, antérieurement présentées dans les principaux musées et centres de l’Europe et des États-Unis, ou provenant de collections particulières.